Une des choses qui permettent l’amour et la connexion d’une personne avec une autre est la force de la joie. Lorsque l’homme est heureux, il montre une certaine proximité à tous. Même ceux qui généralement ne l’intéressent pas et de qui il se sent loin et étranger, en temps de joie, il se veut proche d’eux, et se sent lié à eux.
Selon les cours du Rav Its’hak Arad
Une des choses qui permettent et rapprochent l’amour et la connexion d’une personne avec une autre est la force de la joie. Lorsque l’homme est heureux, il montre une certaine proximité à tous. Même ceux qui généralement ne l’intéressent pas et de qui il se sent loin et étranger, en temps de joie, il se veut proche d’eux, et se sent lié à eux.
Ceci demande explication. En effet, la source de la haine et de la séparation vient du fait que chacun ressent uniquement sa propre existence (selon les termes de la ‘Hassidout, « Yechout », du mot « Yech », « il y a ») et est incapable de s’ouvrir et de s’unir à autrui. Selon cela, le sentiment d’amour et de rapprochement devrait apparaitre lorsque l’homme annule sa sensation de soi et est apte à voir ce qui est en-dehors de lui. Lorsque l’homme est en joie, c’est le contraire, il ressent sa propre existence plus qu’à l’habitude. La joie est un sentiment profond selon lequel l’homme se sent bien avec lui-même, et il se sent élevé. L’on doit donc comprendre comment cela amène, comme on le voit dans la nature du monde, une plus grande proximité, et unité, avec autrui. Plus encore, comment, comme le dit le Rabbi dans la citation précédente, c’est justement par la force de la joie que l’on arrive à se sortir de ce sentiment de soi qui nous sépare.
La joie, dévoilement de l’Intérieur inconditionnel
L’explication est la suivante : il existe deux sortes de conscience de soi: une sensation superficielle dépendante de la façon de voir de notre entourage, et un sentiment d’élévation profonde réelle. Lorsque l’homme se ressent et que c’est cause de séparation, son auto-évaluation n’est en fait qu’extérieure, par rapport aux autres. À l’intérieur de lui, il se sent vide. Sa vision de soi repose sur son relationnel. Il sent qu’il a de la valeur parce qu’il est plus que celui-ci et plus que celui-là. Et si quelqu’un vaut plus que lui, il est une menace, qu’il faut rabaisser et de qui pointer les défauts. Il est impossible d’aimer réellement son prochain avec un tel sentiment. L’existence même de l’autre est une menace. Ces gens-là essaieront de rabaisser autrui et seulement par là se sentiront « bien ».
En temps de joie, c’est tout l’opposé. La joie emplit l’homme et lui donne un sentiment de bien profond (quelle que soit la raison qui l’a rendu heureux). C’est alors qu’il ressent une profonde élévation, indépendante des regards extérieurs. Un plaisir interne de par son existence même. Automatiquement, l’homme se libère de sa peur de l’autre, et est prêt à se rapprocher de tous.
En d’autres termes, la capacité à s’unir dépend du développement d’un sentiment de bien-être de par le fait même qu’on existe, et non par un rapport ou un autre qui nous est donné par une chose extérieure. Ce sentiment se renforce énormément dans un moment de joie.
La vraie joie est celle de l’annulation de soi devant l’Illimité
Selon cette explication, l’on peut comprendre comment une sensation de soi négative renforce le sentiment de tristesse et la dépression. L’homme s’attend à atteindre certains résultats, et lorsqu’il n’y arrive pas, il se renferme et sombre dans la dépression. Si on réfléchit à cela, on découvre qu’en réalité la cause de cette tristesse est de l’orgueil, ou un mauvais sentiment de soi: l’homme pense qu’il a une certaine valeur, et c’est lorsqu’il se retrouve incapable de l’exprimer en actions que son image de soi descend d’un cran, et qu’il s’attriste.
L’homme est un Être limité (comme tout autre Être créé). Ce qu’il réussit à faire l’est donc aussi. Il en ressort que l’humeur d’une personne dépend des résultats limités qu’elle pourra obtenir. Au meilleur des cas, sa joie intérieure sera toujours limitée. Et au pire des cas, elle ressentira tristesse et déprime dues au manque d’autosatisfaction.
Comment alors l’homme peut-il atteindre une joie réelle ?
Ce n’est que lorsque l’homme annulera son côté extérieur (et limité) pour se lier à son côté intérieur, sa Nechama (âme), appelée « une part de D.ieu d’en haut, concrètement » – partie de l’homme unifiée complètement avec le Créateur illimité, que sa joie sera vraie et sans limite. Comme il est dit: » Le serviteur du Roi est roi ». C’est précisément la capacité du serviteur à s’annuler devant le Roi, qui lui donne la possibilité de se rapprocher de lui plus encore que n’importe quel ministre, quel que soit son rang.
De là on comprend qu’outre le fait que la joie en général permette à l’homme de se sortir de son « mauvais moi », et de renforcer son sentiment d’élévation profonde de sorte qu’il puisse s’ouvrir à son entourage, voilà que plus cette joie proviendra de la vision du divin qui est en chaque chose, plus l’unité et l’amour qui en découleront seront intègres et ressentis.
Pour finir avec un exemple, un homme qui marie son fils (comme il est dit dans la ‘Hassidout que c’est une très grande joie), plus il pensera au côté spirituel et divin de la chose (un maillon de plus dans la longue chaîne juive, le dévoilement de l’Infini dans la naissance des enfants, l’unité du Créateur avec Son peuple juif etc.), plus il lui sera facile de se défaire de son sentiment d’existence extérieure et découvrir en lui des cercles d’amour vrai pour autrui.