Catégorie:  Faith & Outlook

La foi dans les sages

Nom du Rabbin: Rav Hillel Gez

Bonjour.
Ma question risque de vous paraître étrange.Je suis marié avec 3 enfants. Ma femme et mes 2 plus grands enfants sont shomrei-shabbat et shomrzi-hag.
Personnellement, je mets mes tefilin tous les jours , mange casher et essaie de donner de l’enseignement juif à mes enfants.
Mais voilà, ma jauge d’emouna est au plus bas pour ne pas dire à zéro.
Au fil des années, je suis arrivé à définir ce manque de croyance .
Je crois en l’existence divine et en son oeuvre et ses choix mais je n’arrive pas à me convaincre des interprétations des rabbins et autres sages..
Je ne sais pas s’il peut y avoir une réponse car ce n’ai pas vraiment une question. En tout cas, ça m’intéresserait de connaître votre point de vue .

Bonjour,


Nous vous félicitons tout d’abord pour votre ouverture d’esprit et votre courage d’écrire.


On raconte qu’un disciple du Tsemah Tsedek arriva un jour chez son maître afin de lui déverser son cœur. En effet, il se plaignait sincèrement qu’il n’arrivait pas à acquérir la Emouna, la croyance. En entendant cela, le maître lui dit alors en souriant: “Rentre chez toi, tu n’as aucun problème”.

En effet, le fait même de se questionner en recherchant la vérité, la Emouna, témoigne en soi de la présence de Emouna au plus profond de soi. Une personne n’ayant pas de Emouna ne se serait pas posée de questions et n’aurait pas cherché de réponse.


L’âme, en incarnant son corps est confrontée à une grande controverse ; d’une part, elle est là sur terre pour accomplir sa mission, la mission divine ; celle d’accomplir la Torah et de pratiquer les Mitsvot tout en illuminant autour de soi. D’autre part, le monde dans lequel nous vivons correspond justement à tout son contraire, la lumière étant inférieure à l’obscurité.


Dans les écrits de la Kabala, nous retrouvons souvent cette notion. Le monde en hébreu “עולם” vient du mot “העלם” qui signifie “le voile”. En effet, chacun de nous est confronté à un voile qui surgit de l’intérieur ou de l’extérieur de notre existence. Le travail du juif est de surpasser ce voile et de rester bien attaché aux valeurs et directives de notre âme afin de remplir sa mission.


Mais comment y parvenir ?

Comment l’homme pourrait trouver la voie dans ce monde qui parait tellement dangereux pour l’âme, comme un homme cherchant son chemin dans une forêt obscurcie par la nuit ?


Pour ne pas se perdre dans cette forêt, pour arriver à bon-port et dévoiler toutes les merveilles de ce monde, deux choses sont nécessaires: une lanterne et un plan.

Notre plan, la Torah et sa pratique et notre lanterne, notre guide est les Sages. Ceux sont eux qui ont la capacité de nous guider afin de remplir notre mission sans embûche d’une part et d’autre part de prendre conscience de la réelle merveille de ce monde.


Concernant les Sages du peuple juif, il me doit d’ajouter que ceux-ci n’interprètent pas la Torah mais la transmettent et la dévoilent à son peuple. En effet, toute la Torah a été transmise lors du don de la Torah, incluant ses explications, ses lois et coutumes… Nos Sages ne font que nous la transmettre.


Pour conclure, vos doutes ne sont que les fruits « du voile », mais la Emouna brille toujours et sans conditions. Plus on étudie, plus on pratique et plus ce voile disparaît et laisse la lumière éclairer.


Nous vous conseillons de lire des livres de Hassidout, vous pouvez facilement en trouver auprès du Beth Loubavitch de Paris.


Cordialement,


Rav Hillel-Menachem Guez

Sources