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D’OU PROVIENT LE MINHAG D’ALLUMER LE “CHAMACH” ?
– Le Talmud1 rapporte une Beraïta explicitant l’endroit adéquat à l’allumage de la ‘Hanoukia. On y trouve, à sa fin : “(…) en cas de danger (c’est-à-dire de crainte d’hostilités de la part de non juifs), il suffira de poser la ‘Hanoukia sur la table”. À ceci ajoute Rava : “on aura besoin d’une lumière supplémentaire (…)”.
– Nos maîtres les Richonim2 expliquent que les paroles de Rava se rapportent à la fin de la Beraïta : lorsque la ‘Hanoukia est posée sur la table, il est nécessaire d’utiliser une lumière supplémentaire. Il existe cependant un différend quant au rôle joué par le “Chamach” : certains3 sont d’avis que son allumage est un signe exprimant que les autres lumières n’ont pas pour but d’éclairer, mais de publier le miracle de ‘Hanouka ; d’autres4, que le Chamach est là pour éclairer afin que l’on ne profite pas de la lumière des autres bougies, dont l’utilisation est interdite.
– Quoi qu’il en soit, le Minhag est d’allumer de toute façon un “Chamach”, quel que soit l’endroit de l’allumage5.
– On notera que si, d’après le Rama6, le Chamach avec lequel on allume la ‘Hanoukia est ensuite placé à coté des lumières et joue le rôle de “lumière supplémentaire”, ce n’est pas l’avis du Tour7 ni celui du Choul’hane ‘Aroukh6 ; tous deux sont d’avis que la bougie servant à l’allumage allumera ensuite la “lumière supplémentaire”. D’après cet avis, la bougie servant à l’allumage est celle devant en réalité porter le nom de Chamach, et non la “lumière supplémentaire”8.

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1. Chabbath 21b.
2. Voir entre autres : Rambam, Hilkhoth ‘Hanouka 4, 8 ; Meïri sur Chabbath 21b. Voir aussi : Peri Megadim, Échel Avraham 671, 5.
3. Rachi ; Ba’al Hamaor.
4. Rachba et Ritba sur Chabbath 21b.
5. Voir Meiri Idem ; Beth Yossef vers la fin du Simane 673 ; Choul’hane ‘Aroukh Ora’h ‘Hayim 673, 1 ; Maguen Avraham 673, 4 ; Peri Megadim Idem ; Torath Hamo’adim, ‘Hanouka p. 180-181.
6. 673, 1. Voir aussi Michna Beroura 673, 19.
7. Simane 673.
8. Voir Tour, Idem ; ainsi que Mo’adim Lesim’ha Vol. 2, p. 44-46.

Sources