On sait que l’on ne peut pas verser d’eau chaude d’un » Kéli Richone « , soit d’un récipient dans lequel l’eau a été réchauffée par le feu ou l’electricité, sur un aliment non cuit. En effet, ceci aurait pour effet de cuire la pellicule externe de cet aliment. Il en sera de même pour des gouttes qui subiront une cuisson au contact de l’eau chaude versée de la bouilloire. Il existe cependant deux points de vue par rapport à cette question : 1) l’avis de plusieurs décisionnaires, notamment le Tsits Eliezer, le Menou’hat Ahava ainsi que le Rav Ovadia Yossef est de permettre de verser cette eau chaude sur le verre égoutté mais dans lequel resteraient des gouttes. En effet ces décisionnaires prennent en compte notamment le fait que nul n’a l’intention réelle de cuire ces gouttes, de plus que la quantité cuite est ici minime, et d’autres arguments. 2) L’avis du Rav Moché Feinstein, du Rav Abba Shaul, ainsi que du Rav Farkach ( l’un des décisionnaires ‘Habad de Jérusalem), est mitigé. Selon eux, on ne se permetra de verser de l’eau chaude de la bouilloire sur un verre contenant encore quelques gouttes d’eau, que lorsqu’il s’agira de gouttes préalablement chauffées, ce qui permetra d’associer aux arguments apportés précédemment, l’avis du rambam selon lequel il n’y a pas de cuisson pour un liquide chauffé puis refroidi. Cet avis n’est pas celui en général suivi, c’est pourquoi on ne pourra pas mettre le Shabbat de la soupe froide sur la plaque. Mais lorsqu’il s’agira de simples gouttes, on associera à tous les argument apportés précédemment l’avis du Rambam selon lequel il n’y a pas de cuisson. On pourra donc se permettre de verser de l’eau chaude sur un verre contenant encore quelques gouttes qui auront été préalablement réchauffées puis qui se sont refroidies. Mais en aucun cas sur des gouttes qui proviendront par exemple du rinçage d’un verre qui aura été rincé dans l’évier. Ceci, contrairement au premier avis qui permettait de verser de l’eau chaude même dans un tel verre.
