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Nom du Rabbin:

Bonjour Rav,
J’ai besoin de votre avis à propos d’une situation dans laquelle je suis :

J’ai travaillé pendant longtemps pour fabriquer un outil très utile mais pas indispensable.
Plusieurs de mes amis m’ont demandé cet outil (qui est répliquable, je n’ai pas besoin de fournir d’effort supplémentaire pour leur donner), et j’ai accepté. Cependant, une autre personne me l’a demandé, et je ne sais pas si je dois accepter ou refuser.
Je m’explique : quand je demande quelque chose à cette personne, elle prétexte qu’elle me le donnera plus tard, et ne me le donne jamais.
Quand j’ai demandé à cette personne de me prêter un objet rendant la création de l’outil plus facile et rapide, comme à son habitude, il a prétexté me le donner plus tard et ne l’a pas fait. Maintenant que l’outil est créé, il le veut.
J’éprouve de la rancoeur à son égard, et je ne sais pas si je dois accepter ou refuser sa demande, de plus, si je ne lui donne pas l’outil, une autre personne pourra le faire et il finira par l’avoir. Ce ne sera qu’un « non » symbolique puisqu’il pourra quand même arriver à ses fins.
Pour finir, je côtoie cette personne au quotidien, et cela pourra créer chez lui un sentiment d’amertume à mon égard, ce que je ne veux pas.
J’ai peur que ce ne soit qu’un problème d’égo ou de méchanceté de ma part,
Qu’en pensez-vous ?
Que dit la Torah à ce propos ?

Je ne suis pas certain que mon message soit compréhensible et je m’en excuse, cependant je voulais rester évasif pour ne pas laisser paraître le nom de la personne ni la situation exacte dans le message…
Bonne soirée,

BH

De qui il s’agit n’est aucunement important.

Dans le cas que tu décris, la réponse est simple : il me parait clair qu’il serait bon que tu fournisses l’outil à X (appelons le N – c’est plus original).

La Torah prescrit en effet (Parachat Kedochim, Vaykra 19, 18) : « ne te venge ni ne garde rancune aux enfants de ton Peuple, mais aime ton prochain comme toi-même, je suis l’Eternel ».

De ce verset découlent trois Mitsvot :

1. L’interdiction de se venger. L’exemple pris par nos Sages (Sifra Kédochim 4, 11) pour illustrer cette Mitsva est le suivant : « Untel demande à son ami de lui prêter sa faucille, son ami refuse. Le lendemain l’ami demande à Untel de lui prêter sa pioche. Untel refuse, lui disant ‘Je ne te prêterai pas ma pioche, tout comme toi n’as pas accepté de me prêter ta faucille’ – ceci est la vengeance, interdite ».

2. L’interdiction de tenir rancune. L’exemple (Idem) est ici le suivant : « Untel demande a son ami de lui prêter sa faucille, son ami refuse. Le lendemain l’ami demande a Untel de lui prêter sa pioche. Untel accepte, mais précise : ‘Je ne suis pas comme toi qui refusas de me prêter ta faucille’ – ceci est tenir rancune, et est interdit.

3. Aimer son prochain comme soi-même.

Selon ce qui précède, la Torah prescrit clairement que tu dois accepter de lui fournir l’outil, et ce sans même rajouter de remarque rappelant ses agissements. Mais il me semble de plus que même au niveau des rapports humains, tu as tout a gagner en acceptant. En l’occurrence il verra cela comme quelque chose de noble s’il est intelligent. De toute façon, si tu refuses, il se procurera l’outil et risquera même de te narguer (même passivement), et tu y perdras sur tous les plans …

Ne t’en fais pas, D… dirige le monde dans ses moindres détails, et saura apprécier l’effort …

Ton ami Shaul

Sources